Les espèces végétales d’origine caribéenne et américaine dans les pratiques traditionnelles des Antilles françaises Afin de sensibiliser la population de la Martinique à la nécessité de sauvegarder le patrimoine végétal de l’île, le CONSERVATOIRE BOTANIQUE DE MARTINIQUE (CBMQ) a choisi un thème particulier d’étude et de valorisation : les espèces végétales d’origine caribéenne et américaine dans les pratiques traditionnelles des Antilles françaises. L’objectif est de faire redécouvrir les plantes utilisées dans l’alimentation, l’artisanat, l’ornement, la médecine traditionnelle, les croyances populaires ou la magie, pour mettre en lumière les espèces ainsi que les variétés autochtones, et de ce fait replacer les espèces allochtones à leur juste place. Le statut précis de certaines espèces est parfois difficile à déterminer, compte tenu du contexte biogéographique de la Martinique, mais aussi de l’importante influence anthropique qui a débuté avec les Amérindiens (La flore). Certains aspects de ce thème ont été évoqués dans les bulletins Lobelia n°5 «A propos des plantes médicinales» et Lobelia n°11 «Espèce autochtone ou espèce allochtone ?». Plus largement, ce thème invite aussi à rechercher dans notre patrimoine végétal des éléments de filières en expansion, en réponse à des problématiques nouvelles (pharmacologie, cosmétologie, aromathologie, agriculture et alimentation biologiques, dépollutions, ornementation et revégétalisation spécifiques). |
Quelques espèces végétales d’origine caribéenne et américaine utilisées dans les pratiques traditionnelles des Antilles françaises extrait de «Etude de faisabilité du Conservatoire Botanique National des Antilles Françaises» (ETIFIER-CHALONO et ROUSTEAU, 1998) |
Quelques exemples d’espèces de l’alimentation traditionnelle Colocasia esculenta (L.) Schott ARACEAE «Dachin», Musa sp. MUSACEAE «Ti nain et Banane jaune» ainsi que Artocarpus altilis (Parkinson) Fosb. var. non seminifera MORACEAE «Fruit à pain», ont été importés d’Asie et de Polynésie. Dioscorea trifida L.f. DIOSCOREACEAE «Cousse couche» est la seule igname d’origine américaine, consommée déjà par les Amérindiens, tout comme les différentes variétés de Xanthosoma sagitaefolium (L.) Schott ARACEAE «Chou caraïbe, Chou dur, Chou mou» et de Ipomea batatas (L.) Lam. CONVOLVULACEAE «Patate douce».
Quelques exemples d’espèces de l’artisanat traditionnel Calathea lutea (Aubl.) Meyer ex Körnicke «Cachibou» et Ischnosiphon arouma (Aubl.) Körnicke «Arouman» sont deux espèces de la famille des MARANTHACEAE, utilisées de nos jours encore par les Amérindiens pour la vannerie caraïbe, réputée pour sa résistance. Divers ustensiles, dont les «couis*» de formes et de tailles variées, étaient fabriqués par les Amérindiens à partir des fruits de Crescienta cujete L. BIGNONIACEAE «Calebassier», originaire d’Amérique tropicale. « Couis *» : demi-calebasse évidée qui sert de récipient de ménage aujourd’hui encore. Notre chapeau « Bacoua » est fabriqué selon une technique originale, avec les feuilles de Pandanus utilis Bory PANDANACEAE, arbre ornemental originaire de Madagascar. Des travaux sont encore à mener afin de recenser les plantes utilisées durant la seconde guerre mondiale, quand la Martinique était doublement isolée, et qu’il fallait palier certains manques. Dans les campagnes s’est alors développé un génie de l’artisanat de remplacement, principalement à partir de plantes, pour fournir du vinaigre, de l’encre, des colles, des farines, des huiles, des cordes, … |
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……. L’ornement Aujourd’hui, les espèces ornementales utilisées aussi bien chez les particuliers que dans les espaces publiques et touristiques, sont très majoritairement des espèces allochtones importées. Ces espèces ornementales commercialisées ont généralement été sélectionnées aussi pour leur résistance et leur capacité d’adaptation. Ces deux qualités expliquent en partie que les espèces ornementales sont, au niveau mondial, en tête de liste des espèces exogènes envahissantes. Afin de tenter d’éviter les catastrophes liées à l’introduction des espèces exogènes envahissantes pouvant devenir des pestes végétales, le CONSERVATOIRE BOTANIQUE DE MARTINIQUE (CBMQ) mène une réflexion sur la valorisation ornementale du fonds floristique caribéen. |
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